Sujet : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

C'est pas de moi hein. wink


A la manière des 10 recommandations de l'indispensable "Manuel d'improvisation théâtrale" de Christophe Tournier, voici dix conseils d'écriture en improvisation :

1) Dites oui, comme si c'était la première fois.
Porter un regard perpétuellement neuf est une excellente gymnastique pour le comédien. Les émotions y sont tellement plus intenses.

2) Ne pensez pas à la place de l'autre.
En impro, nous construisons, bien souvent avec l'autre, ne vous attendez pas à ce qu'il réagisse comme vous l'entendez et ce même après des années de complicité avec vos partenaires.

3) Evitez les compromis.
Soyez précis et audacieux dans vos choix d'éléments d'écriture. Jouez avec les limites de la rudesse.

4) Transformez l'espace.
Ayez conscience de vos déplacements, des décors, de la façon dont vous incarnez.

5) Faites simple et clair dans vos constructions.
Faites des choix, n'empilez pas.

6) Pratiquez le "milking".
Essorez bien chaque idée. Chaque élément d'écriture est une promesse dramatique à tenir.

7) Soyez "open".
Ne vous fixez pas sur un schéma préétabli, laissez vous surprendre.

8) Jouez au lieu d'écrire.
Vivez pleinement ce qui se joue, faites confiance au moment.

9) Acceptez de vous tromper.
Chaque erreur est un enseignement. Accepter de se tromper c'est explorer pleinement son art, c'est se tenir loin de l'uniformité d'écriture admise en improvisation théâtrale.

10) Après 10 années de pratique, contredisez ces 9 conseils.
Artistiquement, aucun conseil n'est tenable.

L'impro c'est bon, mangez-en !

Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

Ca marche pour les relations amoureuses ton truc smile

« La différence entre une critique constructive et une critique malveillante ? La première est celle que vous faites aux autres. La seconde est celle qu'ils vous font. » F. WALSH

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Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

Excellent mémo de rappel pour lancer le Festival !

A afficher sur place !

La vie est une impro sans fin.

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Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

autre article intéressant.

La frustration

L'envie de travailler l'improvisation théâtrale naît bien souvent des émotions ressenties sur un spectacle en tant que spectateur. La liberté d'expression en adéquation avec la virtuosité produite y est très attirante. Les ficelles semblent si simples à tirer pour celui qui n'a pas peur de monter sur scène. Quelques personnes peuvent avoir un sens inné de l'adaptation mais pour les autres : passer de l'observation, à la réalisation est périlleux : sans compréhension, pas de lecture du jeu.

Elle est lente à acquérir et assez trompeuse. Au début, on porte notre attention vers l'extérieur, se basant sur ce que l'on a vu ou compris intellectuellement. Sans écoute intérieure, on risque de courir longtemps après cette lecture. Elle passe par une compréhension physique de ses propres leviers de jeu. Une fois acquise, on peut se demander si ce que l'on est capable de produire est en cohérence avec ce qui existe déjà. C'est du décalage entre la capacité de jeu et ce qui se joue réellement sur scène que nait cette frustration d'origine interne. Pour réduire l'écart, seule une pratique empirique est efficace.

Avant de se lancer dans le passing, le jongleur doit maîtriser parfaitement son "3 balles". S'il souhaite faire du "passing massues", il doit revenir seul aux massues. Travailler sur son adaptabilité passe aussi par un travail sur soi. Plus la volonté est grande plus la frustration le sera. C'est très positif la volonté, en cela nous devons nous servir de la frustration comme d'un outil, plutôt que de la laisser nous conduire vers la colère. Il faut être patient, connaitre ses blocages pour les dépasser.

Paradoxalement, les oublier est aussi une option. Vous n'arrivez pas à avoir une lecture globale du jeu, spécialisez vous pour jouer, simplement, dans le plaisir. Vous avancerez plus vite sur vos chantiers en les abordant de cette façon plutôt que de front. Par exemple, si vous peinez à prendre le leadorat, n'en menez pas tant que vous en éprouvez pas le besoin. Par contre, devenez excellent en jeu de réserve jusqu'à rendre jaloux le leader qui sommeille en vous. Tout est lié, le jeu en lead deviendra alors plus simple.

Le plaisir est le seul objectif que l'on doit rechercher. Avec le temps, la frustration laisse place à l'exigence. Votre lecture n'est alors plus du tout la même que celle du public. Malgré la complexité du mécanisme, votre jeu s'affirme et dans la salle il y a sans doute quelqu'un qui se dit : ça n'a pas l'air si compliqué que cela d'improviser !

J. G

L'impro c'est bon, mangez-en !

Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

j'aime beaucoup ce texte.

"c'est pas faux" karadoc

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Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

Bastien a écrit:

j'aime beaucoup ce texte.

+1

La vie est une impro sans fin.

Re : Dix conseils d'écriture aux improvisateurs

je deteste ce texte smile

« La différence entre une critique constructive et une critique malveillante ? La première est celle que vous faites aux autres. La seconde est celle qu'ils vous font. » F. WALSH